Le Dansoir

Le Dansoir, lieu de spectacle d’un nouveau genre devrait faciliter des rencontres joyeusement conviviales entre le public et des artistes du spectacle vivant.
Après plusieurs années sur le parvis de la prestigieuse Bibliothèque Nationale de France, Le Dansoir Karine Saporta s’installe dans la ville côtière de Ouistreham Riva Bella, sur le square du marché. Il y accueille des spectacles de Karine Saporta, les fameuses collations/performances « Les bistrots du Dansoir », les présentations de travail des résidents de La Mue, centre de création pluridisciplinaire dirigé par Karine Saporta et situé à Cairon, à quelques kilomètres de Ouistreham, des spectacles invités, ainsi que plusieurs festivals en partenariat avec la ville de Ouistreham.

Entretien avec Karine Saporta

Entretien avec Karine Saporta, personnalité prolifique qui a toujours su défendre des valeurs artistiques au plus haut niveau aussi bien en tant que danseuse, enseignante, programmatrice, créatrice pour le théâtre, la musique, le cinéma, la photographie.

Que cache ce nom de Dansoir ?

Karine Saporta : Le Dansoir, c’est le nom du lieu. J’aimerais assez que ce nom devienne un terme générique. Les danseurs n’ont, en effet, pas de lieu qui porte le nom de leur pratique. Le Dansoir est un lieu rêvé par une chorégraphe, une salle semi-mobile, mais qui, pourtant, ne sera pas entièrement consacré à la danse. C’est une sorte d’espace de cirque circulaire comme on les trouve dans les Flandres, un palais des glaces, tout de bois et de miroirs, qui peut être aménagé de mille manières. On peut y installer des gradins ou uniquement des alvéoles meublées de tables et de chaises. On peut y manger, y boire autour d’un grand bar. La programmation sera très largement ouverte. Le projet intellectuel que j’y défendrai tournera autour de la mise en relation du corps, des textes et des musiques. Ce désir d’associer très étroitement le travail sur le corps aux productions de la pensée a été à l’origine de ma démarche initiale vers la BnF, institution qui n’appartient pas au monde du spectacle vivant, pour nouer avec elle un partenariat intellectuel. D’intellectuel, ce projet est aussi devenu très matériel puisqu’il nous a été proposé d’installer notre structure dans l’emprise de la BnF sur l’esplanade. Les péripéties administratives auxquelles il a fallu faire face  n’ont rien entamé de notre enthousiasme.

Pouvez-vous nous raconter comment vous voyez ce lieu vivre ?

K.S. : L’atmosphère du lieu doit être propice à des relations joyeuses entre les êtres, à des rencontres entre le public et des artistes du spectacle vivant et des praticiens du corps au sens large : danseurs, mais aussi chorégraphes, plasticiens, architectes, médecins, kinés… La programmation alterne des spectacles classiques de danse, mais aussi de la musique, de la chanson et des formes beaucoup moins traditionnelles, qui exploitent toutes les ouvertures que permet la danse. Des textes écrits pour le théâtre ou la scène seront lus et mis en corps. Nous essayerons aussi d’aider ceux qui ont envie de danser en leur donnant des clés de mouvement pour danser autrement, alors qu’en général on ne leur propose que des formes désuètes. Tous ceux qui rêvent de danse en couple par exemple ne savent plus aujourd’hui sur quel contenu danser ni sur quelles formes. Notre responsabilité est de faire du Dansoir le lieu où le public apprendra à danser autrement et à danser dans son époque. Nous casserons aussi les codes horaires en proposant au public des activités aussi bien à l’heure du brunch, qu’à midi, l’après-midi ou le soir. Nous essaierons, pourquoi pas, de sortir du cadre de la salle.